Entre mes murs, les étudiants de l’école d’architecture de l’INSA Strasbourg continuent à s’agiter. Pour ce deuxième jour de séminaire workshop, je les accueille toujours aussi volontiers, ils me font me sentir vivante. Tant d’années que j’attendais qu’on s’occupe de moi. Ce matin, je fus réveillée par leurs pas ET leurs rires, bravant le froid, le vent, la pluie. Ils se prenaient pour des dinosaures jouant à shi-fu-mi. D’abord, j’ai trouvé ça étrange. Puis j’ai compris que, grâce à ce jeu, ils se préparaient ensemble à travailler ensemble. Manière de créer un collectif pour un chantier participatif.
J’ai tellement hâte de voir ce qu’ils vont faire avec moi !
Dans une petite pièce de ma cave, je vois s’amonceler des tas de triangles de bois, emplis de matériaux divers qui, hier encore, jonchaient le sol du môle, à mes pieds. Ils ne perdent rien ces étudiants !
Agir et réutiliser, en voilà une idée pour me réintégrer à la ville ; je remercie déjà l’Atelier NA d’avoir cette philosophie. Cette philosophie de l’éphémère et de l’expérimentation fait vibrer mes planchers et frémir mes vitres d’impatience. Cette philosophie si positive fait oublier qu’il est compliqué de cuisiner une soupe sous la pluie et que je n’ai pas d’eau à leur donner.
Toutefois, j’émettrais un petit bémol dans cette bonne humeur communicative : ma façade. Elle fut victime des intempéries. Les bandes adhésives qui dessinaient les contours de mon futur maquillage se sont décollées. Demain, les étudiants vont devoir recommencer…
Mais j’ai tellement hâte de voir ce qu’ils vont sortir de moi !