Prix Camelot – L’architecture et le sacré, selon Claude Pierrel


Diplômée architecte INSA Strasbourg en 2016, Claude Pierrel a reçu en 2017 le vénérable prix Camelot de l’Académie d’architecture[1] pour son projet de fin d’études : l’édification d’un temple hindouiste au cœur de la capitale. La jeune architecte est fascinée par le lien entre architecture, sacré et ethnologie.

Par Stéphanie Robert

C’est le fil directeur de la personnalité d’architecte de Claude Pierrel : la place et le rôle du sacré.

« J’aime regarder la manière dont les croyances et les cultures influencent l’architecture, de la grande à la petite échelle : le positionnement et l’aménagement des villes, les bâtiments, jusqu’à l’intimité des maisons ».

Une thématique qu’elle a approfondie tout au long de ses études, à travers différents projets et dossiers et son mémoire de recherche, avec une affinité particulière pour les spiritualités et cultures de l’Orient (Inde, Asie).

Suivre ses intuitions

Pour son projet de fin d’études, elle s’est intéressée à un temple hindou et centre culturel dans le 18e arrondissement de Paris. L’idée est de proposer à la communauté indienne du quartier un lieu de culte, mais aussi de pratique de yoga, de cours, de rassemblement… « J’avais une idée très claire du programme dès le début, j’ai suivi mes intuitions ».

Par exemple, la volumétrie du bâtiment qu’elle trouve par hasard en jouant avec des morceaux de la maquette.

« C’était comme une évidence. Quand l’intuition est bonne, savoir la suivre et la garder jusqu’au bout est une force pour le projet » dit-elle.

Le jury du Prix Camelot a salué l’important travail de recherche sur la dimension sacrée et sa présentation orale.

 

Le workshop au Bénin, mémorable

Comme sa consœur Lise Koenig, diplômée architecte en 2017, ce sont les Journées Portes Ouvertes qui lui ont donné envie d’intégrer l’école. « J’ai pu échanger avec les étudiants, ils avaient l’air heureux d’être là. Ils nous montraient leurs maquettes, passionnés ».

Le meilleur souvenir de ses études reste le workshop au Bénin : les étudiants de 5e année devaient concevoir un écolodge et  construire sur place un prototype à l’échelle 1.

« C’était un choc culturel immense. Au retour, j’avais l’impression d’être dans un univers parallèle. La phase de construction a été intense, il fallait s’adapter sans cesse au contexte. Sans mes profs, je n’aurais jamais pu vivre cela ».

Pour elle, chaque fin de projet était marquante : après la pression, la gratification de présenter le fruit de son travail.

« On met beaucoup de soi dans les projets, on s’y attache, on a envie qu’il soit le meilleur possible ». Outre la culture architecturale, ses études lui ont apporté une méthode de travail, « propre à l’INSA Strasbourg » selon elle, car très pragmatique, progressive et logique. « Ca m’a beaucoup aidé. Je reviens à cette approche lorsque j’ai du mal à clarifier mes pensées. »

Elle réalise son premier stage sur un chantier de construction, qui lui a permis de mieux appréhender les matériaux de construction et leur mise en œuvre : pierre, béton, charpente… Son deuxième, à Londres, lui fait prendre conscience qu’elle préfère l’architecture à petite échelle, pour le côté tangible et le travail détaillé. Elle réalise son troisième stage dans une agence de Lausanne, sur un projet de construction d’un établissement scolaire.

Apprendre, toujours

Aujourd’hui, Claude Pierrel est assistante chef de projet dans l’agence toulousaine ppa architectures. Elle aime la pluralité de son métier qui comprend la technique, l’esthétique, mais aussi le social. En fonction des projets, cela s’étend à l’histoire de l’art ou la scénographie pour la construction d’une salle de spectacle, ou à l’anthropologie et la sociologie pour des logements.

A court terme, elle veut assouvir son envie de voyage en Asie : Japon, Corée, Chine, Inde. Et comme elle aime apprendre, elle envisage de reprendre des études pour ajouter des cordes à son arc. Elle hésite entre l’ethnologie et la scénographie et n’exclut pas le monde de la recherche pour son avenir professionnel.

[1]             Le Prix Camelot est un des trois prix de l’Académie d’architecture qui récompense le meilleur projet de fin d’études.

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