Passion, curiosité et partage sont les ingrédients d'une riche vie professionnelle d'architecte. C'est la ligne directrice qu'a donnée Cécilia Gross, présidente du jury, aux diplômés et étudiants de l'INSA Strasbourg. 2020 est la première promotion de diplômés du double cursus architecte ingénieur débuté en 2014.
Venant clôturer un mois de charrette et deux jours de soutenances, le traditionnel discours de la présidence du jury s’est déroulé vendredi 2 octobre sous un format inédit, en visioconférence depuis six amphithéâtres. Tous les étudiants ont réussi leur projet de fin d’études et obtenu leur diplôme, soit 43 diplômés.
Changement
Cécilia Gross, architecte à Amsterdam, s’est exprimée au nom des membres du jury pour partager quelques observations et conseils à l’attention des diplômés, qui démarrent leur vie professionnelle, et des étudiants, qui soutiendront les années prochaines.
Elle a insisté sur le pouvoir de changement que détient l’architecte. « Une des richesses du métier est qu’il se nourrit d’une réflexion perpétuelle sur la société et sur la manière dont on peut la changer pour l’améliorer. S’il y a bien quelqu’un qui sait le faire et qui a appris à le faire, c’est l’architecte. Face aux défis sociétaux et environnementaux que nous avons à relever, soyez conscients de votre pouvoir de changement » leur a-t-elle dit.
Un métier « passionnel »
Et pour changer le monde avec optimisme, l’architecte se doit d’être impliqué et engagé. « C’est un métier passionnel. Nous voyons parfois des bons élèves, qui sont dans le sujet, mais sans passion ni engagement. Certains projets manquent d’émotion et de singularité. La formation à l’INSA Strasbourg donne les outils, mais ce qui fait la différence, c’est la manière de les utiliser et l’implication, l’engagement » a-t-elle souligné. Il s’agit aussi de s’engager pour relever les défis environnementaux. Certains projets auraient gagné à pousser la réflexion au-delà des matériaux, à démontrer une logique de pensée plus profonde.
Mouvements de la pensée
La conception d’un projet d’architecture est faite d’avancées et de retours en arrière dans la réflexion, ainsi que de constants rebonds entre grande et petite échelle. Ces mouvements de la pensée enrichissent le projet, même s’ils peuvent donner un sentiment de frustration aux étudiants. « Oui, un projet n’est jamais fini. Il n’est abouti que lorsqu’il est habité, et ce n’est pas l’expérience du projet de fin d’études » a-t-elle souligné.
« Échangez, échangez »
La curiosité est aussi essentielle à l’exercice de la profession. La présidente de jury a incité les étudiants à la cultiver et à partager. « Nous avons la chance d’avoir un métier où toute information, toute connaissance et tout échange a une utilité. Soyez curieux, lisez. Enrichissez-vous au contact des autres pour construire votre propre perception de l’architecture. » Elle a rappelé que les charrettes constituent un « moment exceptionnel, de rêve et de partage, la spécificité de l’école ». Ces moments « magiques » créent des synergies qui sont le moteur de la conception. « Échangez, échangez, c’est ce qu’il y a de plus important. Et gardez cette solidarité, que vous avez expérimentée pendant les charrettes, au sein de votre école, au sein de la profession. Nous avons besoin de cette solidarité pour croire et nous défendre » a-t-elle conclu.
Retrouvez les projets de fin d’études 2020