Hétérotopies climatiques : espaces d’inclusion


Hétérotopies climatiques est un atelier de conception architecturale expérimental qui s'adresse aux étudiants de la 4ème année architectes-ingénieurs de l’INSA Strasbourg et qui essaie d’aborder les multiples crises contemporaines par le biais de l’architecture et de l’ingénierie.

L’atelier expérimental de conception architecturale de la 4ème année architectes-ingénieurs de l’INSA Strasbourg met l’accent depuis 2018 sur les thématiques suivantes en explorant le dipôle mouvements de populations/crises contemporaines (globale, sociale, écologique et sanitaire) :

  • transition
  • inclusion (ou intégration)
  • agriculture urbaine
  • logement (provisoire ou permanent)
  • éducation
  • espaces du temps libre
  • espaces des fermentations sociales et urbaines

Objet d’étude de l’année académique 2019-2020 :

Hellinikon – l’ancien aéroport d’Athènes abandonné depuis 2001

La question principale était :

« Comment imaginer le renouveau d’un ancien aéroport abandonné par la transition écologique, l’inclusion sociale et l’agriculture urbaine? »

Cette question a été explorée par les élèves architectes-ingénieurs en 4ème année à l’INSA Strasbourg depuis octobre 2019. Ils ont présenté leurs projets allant de l’échelle urbaine jusqu’à l’échelle architecturale devant un jury international le 6 décembre 2019 en présentiel et le 7 mai 2020 en distanciel, en raison de la crise sanitaire inédite. Le jury final du 07.05. 2020 a été enregistré. Les présentations et discussions du 7 mai avec les membres du jury, architectes professionnels et chercheurs venant de France, Pays-Bas, Portugal, Croatie et Turquie, sont visibles sur cette playlist (en anglais)

Contexte et problématique

Dans un monde qui change en grande vitesse, des mouvements de populations sont générées en permanence à cause des différents facteurs géopolitiques, socioéconomiques et sanitaires. Il existe ainsi un besoin social réel qui oriente la production architecturale vers la recherche de nouveaux modèles de vie et des spatialités ingénieuses et originales afin d’assister, accueillir, héberger, intégrer la population entrante et/ou nomade. L’objectif est de réduire l’exclusion sociale par le biais d’un espace architectural innovant et participatif. Cependant, l’infrastructure nécessaire pour accueillir un nouveau type de fermentations sociales reste toujours insuffisante.

Site

Le site étudié pendant l’année académique 2019-2020 est l’ancien aéroport d’Athènes, abandonné depuis le 28 mars 2001. Il a été choisi car il s’agit d’un exemple caractéristique d’un vaste espace urbain, d’un non lieu, doté d’un énorme potentiel spatial qui actuellement se trouve au sein d’un processus de transformation dans une zone d’investissement. Le choix de la Grèce, comme terrain d’étude, s’est fait car depuis la crise de 2010, le discours officiel sur la revitalisation urbaine est étroitement lié au potentiel d’investissement de l’espace urbain. De plus, l’actualité de ce pays qui fait face à deux crises simultanées, la crise des réfugiés et la crise sociale, esquisse le contexte idéal pour développer une recherche spatiale dans le cadre du programme pédagogique de cet atelier expérimental.

Objectifs pédagogiques

L’exercice pédagogique met au centre de la réflexion les réfugiés et les sans-abris car il s’agit des populations qui sont généralement considérées comme des populations « sacrifiables » et sont « traitées » comme si elles « ne méritaient » pas de meilleures conditions que ces conditions d’accueil minimalistes que les villes contemporaines « offrent » selon la perception générale. La marginalisation sociale semble être une sorte de « sanction » visant à  « protéger » la société toute entière. L’idée sous-jacente offerte à la perception générale étant que ces sociétés cachées seraient responsables de la façon dont elles s’étalent spatialement à cause de leurs transitions permanentes.

La question donc qui est posée tout au long de cette année est la suivante :

« Est-ce que ces populations « nomades » méritent vraiment une conception spatiale adéquate qui faciliterait leur intégration sociale? »

La réponse est oui.

Ainsi, de façon complémentaire, le présent atelier de conception architecturale introduit l’idée que l’agriculture urbaine peut également être une réponse programmatique à la crise sociale et globale actuelle, en renforçant l’atténuation du changement climatique des zones urbaines. Puisque, l’agriculture urbaine est généralement considérée comme un outil de planification spatiale qui introduit dans le tissu urbain la notion de la durabilité. Cet outil programmatique devient ainsi l’élément principal qui est spatialisé afin de faciliter l’inclusion des populations entrantes et/ou « nomades » dans les tissus urbains en refondant la relation des utilisateurs de la ville (anciens et nouveaux entrants) avec la nature via un processus permanent d’inclusion sociale et spatiale.

Deux étudiants lauréats

Le projet de Cat Tien Thai N’Guyen et d’Antoine Goupil, qui à été développé dans le cadre de cet atelier, a obtenu le 3ème prix International Antonio Gaudi de la catégorie Bâtiment Public (voir aussi l’article dédié) du concours Silkmatters 2020.

en savoir plus sur l’atelier expérimental

Retrouvez toute l’actualité autour l’atelier expérimental « hétérotopies climatiques » sur le site dédié : www.climatic-heterotopias.com

Équipe pédagogique : Lazaros Mavromatidis, architecte-ingénieur, PhD, maître de conférences (équipe ICube-GCE), coordinateur et responsable de l’atelier

1er semestre : Lazaros Mavromatidis, architecte-ingénieur, PhD / Alexis Meier, architecte, PhD /, Florence Rudolf, sociologue, HdR, PhD, professeure des universités / Jacques Orth, architecte

2ème semestre : Lazaros Mavromatidis architecte-ingénieur, PhD / Florence Rudolf, sociologue, HdR, PhD, professeure des universités / Anke Vrijs, artiste, PhD / Françoise Feugeas, ingénieure HdR, PhD, professeure des universités / Nicolas Serres, ingénieur, PhD / Jacques Orth, architecte

Et un grand merci à tous les professeurs d’anglais qui ont participé à l’enseignement du projet.

Membres du jury intermédiaire (6 décembre 2019), en présentiel :

  • Lazaros Mavromatidis, INSA Strasbourg
  • Alexis Meier, INSA Strasbourg
  • Hugo Nazareth Fernandes, Associate Professor, PhD, Universidade Lusofona (membre extérieur invité)
  • Jacques Orth, INSA Strasbourg
  • Florence Rudolf, INSA Strasbourg

Membres du jury final (7 mai 2020), en distanciel :

  • Lazaros Mavromatidis, INSA Strasbourg
  • Mia Roth- Cerina, architecte, Université de Zagreb, faculté d’architecture (membre extérieure invitée)
  • Irène G. Curulli, architecte, TU/e Eindhoven (membre extérieure invitée)
  • DEMO Architecture, collectif d’architectes, EUROPAN Marseille 2019, Runners Up (membres extérieurs invités)
  • Hugo Nazareth Fernandes, Associate Professor, PhD, Universidade Lusofona (membre extérieur invité).
  • Isil Ruhi-Sipahioglu, architecte, TÖBB-ETU, Ankara (membre extérieure invitée)

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